Et puis on a sauté !
– Qu’est-ce qu’elle dit ?
– Elle dit qu’on a déchiré l’espace temps
– C’est pas vrai j’ai rien déchiré du tout.
– Chut. Et que…
– Quoi ?
– Tant que nos parents n’ont pas ouvert la porte, on a une chance de revenir dans notre chambre.
La Pièce
« Deux enfants s’ennuient pendant la sieste. À l’étage en dessous les parents, divorcés, parlent planning. Pourquoi les parents sont-ils toujours occupés à autre chose qu’à passer du temps avec leurs enfants ? Puisque c’est comme ça, il va falloir attirer leur attention et pour cela quelle meilleure idée qu’une énorme bêtise. Aussitôt dit, aussitôt fait. Ils décident de s’échapper de ce temps calme et escaladent la fenêtre de leur chambre avec une corde à nœuds composée des draps des lits. Patatras, la corde cède et les voici tous deux emportés dans la chute. Seulement, ils n’atteignent pas le sol mais tombent dans un trou noir de l’espace temps, régi par les lois de la physique quantique, avec comme seule interlocutrice une fourmi qui leur apprend les règles du jeu. Soit ils parviennent à remonter dans leur chambre avant que leurs parents ouvrent la porte de leur chambre, soit…
Le trou va finalement devenir l’espace idéal pour se questionner sur ce qui les travaille dans le fond, le manque, la relation avec leurs parents, leur confiance et leur inquiétude face à la vie, la mort, l’amour, l’avenir. Dans ce trou, passé, présent et futur se télescopent de manière ludique. Seulement il y a urgence. Il faut à tout prix arriver à rejoindre la maison et reprendre le cours de sa vie. Ce voyage initiatique au pays du trou les fera grandir d’un coup. Revenus dans leur chambre ce sera leur mère qui sera en manque d’eux. Le temps aurait-il passé si vite qu’elle se retrouverait maintenant avec deux adolescents ? »
Pauline Sales
Au départ, il y a le désir de travailler avec Pauline Sales dont j’aime l’univers mystérieux, sensible, profond, ludique. J’aime sa façon de s’interroger sur l’âme humaine et son habileté à construire des histoires.
Parler de l’absence aux enfants et à leurs parents. Cela s’est présenté comme une évidence. Parce que c’est un sujet qui me touche de près et qu’en même temps il est très universel. C’est un endroit où l’intime rencontre le commun.
Nous vivons dans une société un peu folle qui veut que nous soyons toujours en hyperactivité. Qui que nous soyons, ouvriers ou cadres, chef d’entreprises ou artisans, nos emplois du temps hypertrophiés sont difficilement compatibles avec le rythme de nos enfants.
« Comment les enfants se construisent-ils face à l’absence ? Que nous demandent-ils que nous peinions à leur donner ? Ces enfants à la fois au centre de tout et qui se doivent d’être performants, ressentent un manque de nous, mais nous il faut bien que nous vivions et que nous nous réalisions… ». C’est face à ce paradoxe que nous place Pauline Sales.
Le monde merveilleux de la mécanique quantique où l’on peut comme le chat de Schrödinger être mort et vivant à la fois sera le lieu idéal pour se questionner avec un humour féroce et tenter des réponses.
Le trou noir dans lequel les enfants tombent me fait penser aux œuvres d’Anish Kapoor. Il dit notamment de son œuvre « Descent into Limbo » (un trou noir de 2m de diamètre, cf ci-dessus) qu’il est « aussi profond que notre imagination ».
Odile Grosset-Grange
Texte – commande d’écriture Pauline Sales Mise en scène Odile Grosset-Grange Assistant à la mise en scène Carles Romero-Vidal Distribution Camille Blouet ; François Chary en alternance avec Damien Zanoly Voix des parents Odile Grosset-Grange ; Xavier Czapla Scénographie Stephan Zimmerli sur une idée commune avec Marc Lainé Assistante scénographie -cacessoiriste Irène Vignaud Lumière et régie générale Erwan Tassel Son et voix de la fourmi Jérémie Morizeau Costumes Séverine Thiebault Construction, Peintures et coutures du décor Thierry Pinault ; Yvoniick Boussi ; Sophie Lucas ; Laurence Raphael et Catherine Lecorre Direction de production Caroline Sazerat – Richard Chargées de production Mathilde Göhler ; Emilienne Guiffan Diffusion Caroline Namer Presse Elektron Libre – Olivier Saksik Edition Les Solitaires Intempestifs en février 2020 Langue des signes la compagnie propose une version du spectacle en langue des signes ainsi qu’une version en audio description.
Production La Compagnie de Louise Coproduction Théâtre de La Coupe d’Or – Scène conventionnée de Rochefort ; La Coursive- Scène Nationale de La Rochelle ; L’Agora – Théâtre de Billère ; L’Odyssée – Scène conventionnée de Périgueux ; le réseau « accompagner la création jeune public/Cie Florence Lavaud – Chantier Théâtre » ; Théâtre de Gascogne – Scènes de Mont de Marsan ; L’OARA (Office Artistique de la Région Nouvelle Aquitaine) ; Centre culturel La Caravelle à Marcheprime ; Le Théâtre d’Angoulême – SN d’Angoulême Bourse à l’écriture dramatique L’OARA (Office Artistique de la Région Nouvelle Aquitaine) Avec l’aide et le soutien à la résidence de La Minoterie – Dijon ; Théâtre de La Coupe d’Or – Scène conventionnée de Rochefort ; La Coursive – SN de La Rochelle ; Théâtre d’Angoulême – SN d’Angoulême ; La Ferme du Buisson – SN ; Le Théâtre de Gascogne – Scènes de Mont de Marsan Avec le soutien à la création de La DRAC Nouvelle Aquitaine – site de Poitiers.
1h05
Calendrier des tournées
Festival Les Petits devant les grands derriÈre – PoItiers
8 et 9.03.2026
8.03 – 16h30
9.03 – 10h et 14h30