Lullaby for Scavengers*

Dans sa performance qu’il présente comme une « chanson apaisante », l’Anglais Kim Noble évoque sa difficulté à vivre dans le monde des hommes. Habitué à flirter avec les limites du bon goût et de la vérité, l’artiste n’hésite pas à choquer pour mieux interpeller. Vous voilà prévenus.

Sous sa barbe rousse et son oeil tombant, le visage de Kim Noble est insondable. Et il en joue pour instiller le doute dans l’esprit des spectateurs, qui auront souvent du mal à démêler le vrai du faux dans ses récits à l’humour plus noir que noir. L’artiste britannique, célébré pour son duo télévisuel expérimental, Noble & Silver, revient avec le troisième volet d’une trilogie sur la solitude et l’amitié, qu’on pourrait traduire littéralement par « Berceuse pour charognards ». Seul sur scène ou presque – car il est accompagné d’un renard, d’une larve et d’un écureuil trépassé qui parle et jure – Kim Noble tire de toutes ses forces sur le levier de la provocation, parce qu’il ne voit pas comment faire autrement pour parler de la condition humaine, de la mort, de sa place dans une société qui a du mal à intégrer les différences. L’expression d’une dépression personnelle, d’un désespoir profond ? Peut-être. Le geste d’un artiste tentant de se libérer d’un carcan scénique ? Pourquoi pas. Mais qu’on le trouve dérangeant, repoussant, ou tout simplement brillant, on ne restera pas de marbre face aux saillies de Kim Noble, car il sait appuyer là où ça fait mal.

*Berceuse pour les charognards

Spectacle en anglais surtitré en français

Avertissement : ce spectacle contient des scènes susceptibles de heurter la sensibilité des spectateurs.