Julie Desprairies

Julie Desprairies

Julie Desprairies est née à Paris en 1975. Elle crée son premier spectacle en 1998 dans des carrières de pierre du Pont-du-Gard. Matériaux, usages et spécificités du site sont à l’origine de son travail. Elle affirme sa démarche contextuelle en l’appliquant à plusieurs architectures modernes et contemporaines (Hôtel de ville de Blanc-Mesnil, Centre Pompidou-Metz, Auditorium-Opéra de Dijon). Ses chorégraphies sont écrites et présentées dans les bâtiments, dont les caractéristiques spatiales, historiques, humaines orientent ses choix dramaturgiques, plastiques et chorégraphiques. Elle revendique une danse appliquée — comme on parle d’« art appliqué » — le corps servant d’outil de mesure des espaces construits.
Son goût des gestes prélevés dans les lieux qu’elle investit l’amène à s’intéresser aux gestes du travail (deux ans de résidence à la manufacture de Sèvres). Elle associe très souvent à ses créations les personnes rencontrées sur place (140 habitants et commerçants des Gratte-ciel de Villeurbanne, 192 voisins et employés de l’Opéra de Lyon), considérant qu’elles apportent au projet une connaissance corporelle intime des lieux. Si la majorité de ses créations sont situées, écrites pour des lieux précis et non reproductibles, elle développe deux projets déclinables : une fête foraine chorégraphique qui s’appuie sur les savoir-faire des habitants d’une ville et Tes jambes nues, une création liée aux gestes, récits, outils, techniques agricoles d’un territoire. Randonnée chorégraphique à travers les espaces naturels de Cluses (Haute-Savoie), pièce pour une ferme laitière en Chartreuse (Isère), excursion chorégraphique en forêt ardennaise, Julie Desprairies développe aussi des projets en milieu rural.
Elle a monté plusieurs projets à l’étranger en invitant des danseurs locaux : de la Favela da Mare pour l’aéroport de Rio de Janeiro, Brésil, employés de la foire d’art contemporain Abu Dhabi Art, danseurs et musiciens folkloriques pour Eleusis, Grèce. Elle a réalisé une émission de radio pour France Culture et coréalisé quatre films (Les Trois Contents avec Arnold Pasquier, Après un rêve avec Louise Narboni, Cinq points de vue autorisés sur les Courtillières, avec Vladimir Léon et L’Architecte de Saint-Gaudens, avec Serge Bozon) sélectionnés dans de nombreux festivals (Locarno, Jeonju, Pantin, Belfort…). Elle a écrit un Manuel d’entraînement régulier du danseur urbain qui a donné lieu à une adaptation sonore par Le Pacifique-CDCN de Grenoble, Mon corps est une ville.
Elle collabore régulièrement avec des artistes de différents domaines : Elise Ladoué, Mickaël Phelippeau, Hélène Iratchet, Daniel Larrieu, Thierry Niang (danseurs et chorégraphes), Arnold Pasquier, Serge Bozon, Vladimir Léon, Louise Narboni (cinéastes), Barbara Carlotti, Mehdi Zannad, Olivier Marguerit (chanteurs), Archimusic et Soundinitiative (ensembles de musique contemporaine), Mathieu Riboulet, Thomas Clerc (écrivains), Raphaël Zarka, Cécile Paris, Françoise Pétrovitch, Melina Faka, Pedro Varella, David Enon (plasticiens, architecte, designer)…
Invitée à piloter des projets associant d’autres chorégraphes (mission de réflexion sur l’avenir du Théâtre municipal de Grenoble ou La Beauté du geste au Théâtre de Brétigny), Julie Desprairies a enseigné 2 ans à l’école d’architecture Paris-Malaquais, est artiste encadrante à Lips le laboratoire de pratiques scéniques et sonore du Grame (Lyon) et intervient régulièrement dans des écoles d’art, d’architecture, universités, séminaires et tables rondes traitant du rapport entre la danse et l’architecture, l’urbanisme et l’aménagement urbain, la danse et le cinéma ou bien la création participative avec les amateurs (Formation Prototype 4, Royaumont).