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L’ÉDITO DE JORIS MATHIEU

2017
Soixante-dix ans de décentralisation culturelle, un anniversaire qui pose des questions d’avenir.

Il y a soixante-dix ans donc, notre pays s’engageait sur la voie d’un projet culturel ambitieux, porteur d’une vision utopique. 70 ans, cela veut dire 1947. C’est-à-dire, deux ans après la seconde guerre mondiale. Nous étions alors sous le choc de ce que nous venions de vivre. Nous voulions dire : plus jamais ça. Nous voulions construire une politique nouvelle, soucieuse de bien vivre et nous avions placé l’art au centre de la reconstruction de ce projet, parce que nous étions convaincus du rôle déterminant que la culture pouvait jouer. Je dis « nous », même si je n’y étais pas, parce que cela me (nous) constitue.

Je dis « nous », davantage comme un exercice de mémoire que comme une évidence.

Je ne sais pas vous, mais moi, certains jours, j’ai des visions sombres. Il m’arrive par exemple d’imaginer que nous ne serions pas vraiment capables d’anticiper une nouvelle catastrophe. Qu’il nous serait sans doute impossible d’y réagir à temps.

Dans ces moments-là, je suis saisi par une image récurrente. Des petits cailloux tombent d’un mur. Et nous, quelques-uns, en dessous, nous protégeons nos visages avec nos mains. Puis, lorsque cela s’arrête, nous époussetons tranquillement nos vêtements avant de reprendre notre route. Ce qui me frappe, quand j’y pense, c’est que personne ne s’étonne vraiment de la situation. Le monde s’effrite, mais c’est comme s’il s’agissait d’un phénomène météorologique. Il pleut des cailloux et personne n’y peut rien… Et pourtant, c’est bien ce que nous avons construit de nos mains qui est en train de s’effondrer.

Bon, alors… Concrètement…

On en est où avec ces remparts que nous avions dressés contre la barbarie ?

En général, le plus souvent, j’ai comme la sensation que le projet commun s’est dissous au profit d’une collection de démarches individuelles.

En particulier, si je parle de ce que je connais un peu, c’est-à-dire de la culture et de cette maison : je pense que pour remplir leurs missions, les maisons de création décentralisées doivent pouvoir considérer les publics comme des participants du projet et non comme des clients. Ce qui se joue à mon sens, c’est bien la reconsidération de ce qu’est le service public qui, si l’on n’agit pas prochainement continuera sa glissade vers une logique de service aux publics. Car nous n’avons pas vocation à capitaliser sur les besoins culturels que nous avons fait naître. Notre travail consiste à continuer de faire apparaître du désir et de la curiosité là où ils n’existent pas encore. Les actions que nous menons sont un investissement de long terme dont les bénéfices directs sont difficilement mesurables. Il faut le dire avec lucidité, l’évidente nécessité de nos actions n’est plus un a priori suffisamment partagé collectivement par notre société. Or, sans cet a priori rien n’est possible. Mais sommes-nous capables encore de désirer ce qui n’a pas de profit visible immédiat ?
En matière de politique culturelle, nous ne sortirons pas de cette situation en récitant une complainte doloriste. Si certaines réponses apportées dans le passé montrent aujourd’hui leurs limites, il ne faut pas pour autant conclure à un échec de l’utopie de la décentralisation.
Nous devrions plutôt interroger les raisons qui ont contribué à freiner son élan et sa vitalité.
Aujourd’hui et demain, les maisons de création ont un rôle majeur à jouer, parce qu’elles ont cette capacité d’inventer de nouveaux prototypes d’art et de rencontres. Ce qui importe fondamentalement, c’est cet esprit d’innovation avec sa part de tentatives et d’échecs, avec le goût de l’incertain et du risque. Nous devons retrouver cette liberté d’inventer et y consacrer nos moyens. Et je ne parle pas ici de faire naître de nouveaux modèles économiques, je parle bien de l’importance de créer de nouveaux usages pour des lieux qui proposent des expériences singulières et inédites.

La question qui s’impose à nous aujourd’hui est de définir ce que nous désirons réellement. Il sera toujours plus facile de muter pour s’ « adapter au réel » afin de s’inscrire dans la continuité et maintenir (au moins un temps) la logique de l’offre et de la demande. Mais poser les bases de la décentralisation du XXIe siècle impose la refonte d’une pensée, qui nous relie tous dans une démarche volontariste et engagée, que l’on soit responsable politique, acteur du monde culturel ou citoyen. Car ce projet n’est pas un héritage acquis et il nous incombe de lui donner une forme nouvelle chaque jour. Il ne peut qu’être le fruit d’un désir commun, qui requièrt de l’attention, de la patience, du travail et un amusement de tous les instants.

Joris Mathieu

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